Que ferais un héros sans son méchant ? Voila un archétype qui mérite que l’on s’y attarde. Est-il finalement spécifique à l’univers geek ? Et qu’est ce qui caractérise le méchant geek ?
Si l’on parcourt l’univers geek, de Star Wars au Seigneur des anneaux, en passant par les comics, et les jeux vidéos les méchants ont bien des points communs finalement.
Premièrement le méchant est souvent l’exact inverse du héros. Prenez Dark Vador et Luke Skywalker. L’un est sombre, le visage masqué, grand, effrayant, plein d’expérience et de la puissance de son sabre laser rouge. Le second est habillé de couleurs claires, au moins dans l’épisode 4, et son sabre bleu illumine son visage juvénile et son inexpérience.
Prenons un autre exemple : Batman et le Joker. De l’obscurité aux couleurs flashys, de l’impassibilité au sourire forcé, et l’utilisation commune de gadgets technologique. Et oui bien souvent, si héros et méchants ont des traits de caractères opposés et des costumes qui marquent leurs antagonismes non seulement vestimentaire mais d’ambition, héros et méchants se rejoignent fréquemment sur leur façon de se battre, leurs pouvoirs. On pense à Spiderman et Doctor Octopus, Wolverine et Dent de Sabre, Sherlock Holmes et le professeur Moriarty.
Comment définir un Méchant d’un univers Geek ?
Voila donc deux points qui permettent de définir le méchant de l’univers geek : son opposition de personnalité, d’allure, de caractère avec le héros, et en même temps une certaine forme de ressemblance, comme les deux faces d’une même pièce, opposées et si proches finalement.
Un autre point crucial chez tous ces méchants, ces psychopathes, ces maîtres du monde en devenir, ces sadiques, ces immondes ignobles increvables et impardonnable génies du mal, c’est leur charisme phénoménal et le succès, contre toute attente, qu’ils remportent auprès des fans.
Comment analyser la popularité de Dark Vador ? Que dire de la fascination pour un Hannibal Lecter ? Magnéto, malgré sa terrible volonté d’éradiquer les humains de la planète au profit des mutants, n’a-t-il pas un charme indéniable et une prestance royale ? Plus récemment comment expliquer les succès de Dexter, Breaking Bad, ou Games of Thrones, autant de séries ou distinguer le bien du mal semble être une seule question de point de vue.
Des méchants que l’on aime !
Ces méchants que l’on aime n’auraient-ils pas tous une part inavouable d’humanité dans laquelle le fond de nos sombres cœurs se retrouveraient ? Dans le Seigneur des anneaux, Sauron le mal absolu est le grand méchant de la trilogie, mais Saroumane le blanc, perverti par son ambition ne nous en apprend-t-il pas plus sur nous-mêmes ? Sans lui, Gandalf serait-il aussi lumineux ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, cette dichotomie du bien et du mal, ce coté manichéen des univers geek, cache en réalité une vraie profondeur, une vrai réflexion sur le courage, l’héroïsme et le sens du devoir ou de l’honneur. C’est parce que ces méchants si sombres, si déjantés, recèlent une part d’humanité, dans leur chute et parfois leur rédemption que les héros peuvent exercer eux aussi leur attrait et faire pencher la balance du coté du bien. Ainsi il semble que les auteurs geek cherchent en permanence à donner corps à l’éternel combat de la conscience en explorant les facettes d’une humanité en perpétuelle lutte avec elle-même.
« Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? »
Et finalement, à cet énigmatique question : « mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? », la réponse ne se trouve sans doute ni dans la psychologie, ni dans la sociologie, mais peut être au fond de notre mémoire collective, à bien secouer sinon la pulpe elle reste en bas : « PARCE QUEEEEE ! »