C’est quoi un péplum ? Pour faire court et simple, un péplum c’est long. Un péplum, c’est un film se passant dans l’antiquité, à Rome, Alexandrie, Athènes ou même Sparte, c’est rempli d’acteurs en jupettes et ça dure entre quatre et cinq heures. Je sais, ça donne moyennement envie d’en regarder un. Mais il y a des péplums qui valent la peine d’être vus. 300, Gladiator, Spartacus sont des films dont vous auriez tord de vous priver.
Roi des rediffusions de noël et des créneaux horaires de l’après-midi, les péplums nous emmènent loin dans l’histoire antique ou biblique à grand renfort d’effets spectaculaires et d’acteurs aux torses huilés et à l’égo digne de celui de Néron. Fouillez dans vos mémoires, vous en trouverez forcément un.
Un succès mitigé
Dans la catégorie, péplum le plus rediffusé à la télé, je demande Les dix Commandements, réalisé en 1956 par Cécil B. DeMille. Péplum biblique, le film retrace la vie de Moïse, de sa vie à la Cour Egyptienne jusqu’à l’arrivée en Terre promise.
Mené par un Charlton Heston à peu près convaincant et par un Yul Brynner tout juste sorti d’un énième western spaghetti, ce grand film de trois heures et demie est rapidement devenu le film emblématique du genre après Ben-Hur.
Quelques années après, en 1963, le film le plus cher et le moins rentable de l’histoire du cinéma voit le jour. Cléopâtre, de Joseph L. Mankiewicz, c’est le film de tous les excès. Moyens énormes, décors somptueux, acteurs mythiques, tournage titanesque. La boîte de production s’est retrouvée au bord de la faillite, les acteurs ont enchaînés les caprices, le tournage a duré deux ans, les décors ont été faits, refaits, brûlés, reconstruits, modifiés, déplacés…
Mais au bout du compte, le film est extraordinaire, retraçant avec précision et finesse la vie de la dernière reine d’Egypte. Un film extraordinaire mais un échec auprès du public. Peut-être la durée… C’est vrai que quatre heures c’est long, même pour les cinéphiles les plus motivés.
Les péplums c’est surtout un grand nombre d’échecs commerciaux et critiques. Qu’ils soient bibliques, antique ou fantastique, rien ne peut assurer le succès une fois le tournage commencé. Salomon et la reine de Sabbah en 1959 de King Vidor, Spartacus en 1961 de Stanley Kubrick, Troie de Wolfgang Petersen sorti en 2004, Noé de Darren Aronofsky sorti en 2014 et Exodus sorti à noël dernier et réalisé par Ridley Scott sont les seuls rescapés de la malédiction frappant le genre.
Toujours gigantesques, à la limite de rivaliser avec Transformers ou toute autre création de Michael Bay, supporté par une production aux moyens illimités et au goût du risque prononcé, ces péplums frappent les esprits mais suscitent aussi le débat, quant-à leur réalisme historique.
Controverses
Noé s’est vu la proie de nombreuses controverses. Alors que Darren Aronofsky, le réalisateur assurait qu’il s’agissait d’une adaptation libre de l’œuvre originale, de nombreux croyants de toutes confessions ont été indignés à la sortie du film. A raison, parce que… sincèrement…Ces anges tout en pierre… D’où est ce qu’ils sortent ? A toute l’équipe des effets spéciaux, je crois que vous vous êtes plantés… Transformers c’est la porte à côté, ici on est dans un film un peu sérieux, non mais !
Tout ça pour dire qu’adapter la Bible au cinéma, c’est un pari risqué qu’aucun réalisateur jusqu’à aujourd’hui n’a réussi. Faire un péplum est déjà une épreuve en soi, mais adapter la Bible au cinéma équivaut à traverser la Mer Rouge à la nage.
Exodus, sorti le 24 décembre dernier, n’échappe pas aux critiques. Trop gigantesques, les moyens et les décors manquent de réalisme et de simplicité. De nombreuses controverses entourent le choix des acteurs. La couleur de la peau semble poser problème à de nombreux spectateurs.
Néanmoins, le film tient ses promesses. Un grand spectacle, bien Hollywoodien mais peu respectueux du texte original et bien loin de la qualité d’un autre film du même réalisateur, j’ai nommé Gladiator. Moi je pense que Christian Bale aurait dû renfiler le costume de Batman plutôt que la tunique de Moïse. Quand à Ridley, peut-être aurait-il dû se contenter du Colisée, d’un ex-général en quête de vengeance et d’un empereur romain à moitié fou. Mais ce n’est que mon avis, à vous de vous faire le vôtre !