Toc toc toc… Salut toi !
Tu as rendez vous avec ta conseillère d’orientation et tu dois absolument décider aujourd’hui de ta futur carrière ? Spoiler alerte, humoriste c’est pas pour toi, vraiment pas ! D’ailleurs, si tu as rendez vous avec ta conseillère d’orientation c’est que tu es probablement un peu trop jeune pour aller voir Joker, le film de Todd Phillips qui viens tout juste d’être récompensé aux Oscars.
Le film geek de l’année 2019
Joker, c’est le film geek de l’année 2019. Une hype incroyable, un succès au box office malgré un budget très raisonnable, un Joaquim Phoenix salué par la critique comme le digne successeur d’Heath Ledger, une communication maîtrisée de bout en bout. Pour autant, est-ce vraiment un bon film, est-ce vraiment un grand film ? Pas de bol pour moi, je l’ai raté au cinoche. Qu’à cela ne tienne, à l’occasion de sa sortie DVD, à la Saint Valentin, en pleine grippe, un plaid sur les genoux et une soupe à la main, j’ai pris sur moi de plonger dans la fièvre de Gotham City.
Un vrai film de super-héros
Pourquoi suis-je aussi sérieuse… Peut-être parce que ce film est loin d’être une comédie. C’est un vrai film de super-héros, ancré dans la culture geek avec son origine story, son ennemi juré, son costume, ses doutes, ses remises en question et son climax final. Malgré tout ces éléments et sans doute grâce à tous ces éléments, Todd Phillips réalise ici un film très intelligent.
Les qualités esthétiques du film sont indéniables. Si la photographie s’appuie beaucoup sur la mode turquoise et orange, elle sait aussi s’en éloigner pour montrer les étapes clés de la naissance du personnage. Le cadrage est somptueux, réfléchis, intelligent. La caméra est tantôt stable et d’un coup se met à trembler annonçant l’une des crises de rire du plus célèbre clown de Gotham City.
Un personnage emblématique
Évidemment pour pleinement apprécié ce film, je te conseille quand même de te faire quelques Batman. Parce que le Joker c’est vraiment un personnage à part. C’est l’ennemi juré de Batman, le fou qui prend vie parce que l’homme chauve souris s’est révélé au grand jour. Et c’est là tout l’intérêt et toute l’intelligence du travail de Todd Phillips et de ses petits camarades. Comment réinventer le personnage du Joker ? D’où lui viennent ses cicatrices ? D’où lui vient son rire ? Ici la réponse est médicale, c’est l’équivalent zygomatique du syndrome de la Tourette. Un rire pour cacher des larmes, un rire comme le rouge qui monte aux joues, les genoux qui tremblent et le ventre qui se tord. Un rire douloureux, presque impossible à contenir, joué à la perfection par celui qui tua Maximus Decimus Meridius… Pas commode le gars !
Une comédie ou un drame ?
Malheureusement coco, je vais pas pouvoir t’en dire beaucoup plus sur ce film. Sache juste que tu ne ressortiras pas de là indemne. Et si voir le Joker faire le pingouin sur une volée de marches ou feuler devant son poste de télévision est réjouissant, le psychopathe à l’énigmatique sourire est réellement le héros de ce chef d’œuvre et il n’a pas fini de te faire pleurer. En creux, une critique des Temps modernes, des inégalités et en un sens de l’industrie hollywoodienne.
Pas sur que cela t’aide avec ta conseillère d’orientation mais bon… tu sais bien qu’on ne peut pas connaître un film sans l’avoir vu…