Salut, t’es là ? Ça tombe bien… !
C’est bientôt Halloween et tu as clairement passé l’âge de faire la chasse aux bonbons ? Ne résiste pas à l’envie de te la raconter en soirée et laisse moi te parler de Dracula, un film de 1992 de Francis Ford Coppola. Tu passeras peut-être pour une star sans même avoir vu le film…
Pour te résumer, c’est l’histoire d’un jeune clerc de notaire qui se rend en Transylvanie pour finaliser la vente d’une abbaye londonienne à un vieux comte. Un certain Dracula. Remarquant que la fiancée du jeune homme ressemble étrangement à sa défunte épouse, Dracula décide de sortir de sa retraite et de se diriger vers Londres…
Dracula au cinéma
Dracula, c’est un peu la bête noire du cinéma. Souvent adapté mais jamais réussi. Pauvre vampire. Que faire alors ? D’abord trouver un bon scénariste. Check (difficile). Un bon réalisateur. Check (Très difficile). De bons acteurs. Check (Très très difficile). Et une bonne équipe technique. Check (Extrêmement difficile). Dire que le tournage a été pénible est un doux euphémisme. Le réal voulait se faire la malle toute les cinq minutes, les acteurs avaient décidé que le script était pourri et les techniciens… Les techniciens devaient supporter tout ce petit monde, hommage à eux ! Seul Gary Oldman semble s’être un peu amusé sur ce tournage…
Un film culte
Aujourd’hui, le Dracula de Coppola est une référence dans le cinéma fantastique. Salué par la critique et le public a sa sortie, primé dans plusieurs cérémonies dont aux Oscar, il reste la seule adaptation à peu près fidèle du roman de Bram Stocker. Même s’il n’était guère enthousiaste, Coppola est un travailleur rigoureux et il a tenu à ce que l’ambiance du roman soit parfaitement transposée à l’écran. C’est très beau, l’image est belle, la lumière parfaite et les décors somptueux.
Baroque, vous avez dit baroque ?
Mais on parle de baroque. Un genre visuel à la base surchargé. En faire trop dans un genre déjà « trop » à l’origine, aboutit rapidement à un « trop c’est trop ». Et c’est bien là le problème du Dracula de Coppola. En voulant bien faire, le réalisateur plonge dans l’excès. Nombreuses séquences sont vite gâchées par la démesure, par l’excès d’un baroque mal géré, mal dosé. Dracula ne se transforme plus en loup mais en un loup garou monstrueux totalement dépourvu de classe. Les visites du vampire dans le manoir de Mina et Lucy se transforment en une scène tout droit sortie d’une pub pour un parfum Lancôme avec une Winona Ryder courant avec sa looongue robe dans un jardin mi-sombre-mi-éclairée par la nuit et la lune, sur fond d’une musique envoutante…
Un Dracula culte
Au final, on obtient un film aux proportions démesurées et on regrette un peu des œuvres plus simple comme le Nosferatu de Murnau. Petit bonus dans cette adaptation, un Gary Oldman toujours aussi génial qui réussis là une de ses meilleures prestations. Respect.
Dracula attendra donc pour avoir son adaptation ultime, celle qui sera la plus fidèle au livre, la plus honnête. Si tant est que cela soit possible. Après tout, peut-être que le roman de Bram Stocker restera pour toujours la bête noire du cinéma… En attendant, tu peux toujours le regarder, ça reste un bon film et la fin est…
Tu penses vraiment que je vais te la raconter ?
Désolé, mais je t’ai promis que tu pourrais te la péter, pas connaître le film sans l’avoir vu !