Salut, t’es là ? Parfait !
T’as reçu une invitation pour un assister au premier concerto de ta frangine et t’oses pas lui dire que tu n’y connais rien en musique classique ?
On va commencer par les bases alors avec Amadeus, un film de 1984 de Milos Forman. Avec ça, tu sauras tout ce qu’il faut savoir sur Mozart. Oui je sais il y en a plein d’autres des compositeurs mais des films sympas il n’y en a pas cinquante milliard par contre !
Je t’explique rapidement : Tout commence par un vieux monsieur seul chez lui qui hurle à la mort parce que la vie est vraiment trop injuste et qu’il a fait des choses dont il n’est pas très fier. De désespoir, il se tranche la gorge et atterrit sans plus de ménagement à l’asile. Là, il fait la rencontre d’un prêtre et va lui raconter son histoire. Celle du grand compositeur qu’il a été et de son plus grand ennemi, un certain Wolfgang Amadeus Mozart.
Un film sur Mozart
Amadeus c’est un film musical. Tout l’intérêt c’est d’entendre des chefs d’œuvre du compositeur viennois. Inspiré d’une pièce de théâtre de Peter Shaffer, le parti pris d’aborder la vie de Mozart par le truchement de son ennemi juré de l’époque Antonio Salieri a le bon goût d’évoquer la condition humaine, le travail en opposition au talent, la politique face à l’impertinence, le succès face à la postérité.
Salieri vs Mozart
Salieri c’est la star de l’époque, compositeur officiel de la cour, prédécesseur de Wolfgang Amadeus Mozart, il fut le prof de Beethoven, de Schubert et Liszt. Si tout ce petit monde avait pu s’entendre nous aurions probablement eu les Beattles avant l’heure. Salieri en travailleur acharné poli et aimable à les faveurs du public. Mozart, dès sa plus tendre enfance, doué d’un talent inné, se montre aussi insolent qu’il est génial. De nombreuses années plus tard, la mort prématurée de Mozart, âgée seulement de 43 ans le propulsera au panthéon des compositeurs immortels là où Salieri tombera dans les abysses du top 50 viennois. De là à conclure que vivre vite et mourir jeune est la garantie du succès et que le travail ne paie pas face à l’éternité il n’y a qu’une gamme que je ne franchirais pas, de deux bien entendus.
Tom Hulce vs F. Murray Abraham
D’une esthétique baroque bien maîtrisée, le film remportera tout de même huit oscars. Mick Jagger fut pressenti pour le rôle du bon Wolfgang. Mais comme le prétend le proverbe, Pierre qui roule n’amassant pas mousse, c’est Tom Hulce qui héritera de la sainte perruque. Si ce dernier à moins de dents que monsieur Jagger, il gratifiera le film d’un rire presque aussi inoubliable que la Flûte Enchantée. Celui qui interprétera Salieri, F Murray Abraham et qui, comble de l’ironie décrochera un oscar, est arrivé là par hasard en rendant gentiment service à Milos Forman qui cherchait un comédien pour donner la réplique à Tom Hulce lors d’une répétition.
La postérité du film
Aujourd’hui, que reste-t-il de cet Amadeus qui a entraîné des hordes de spectateurs dans les salles en 1984 ? Le film tient curieusement toujours debout. Son caractère un tantinet ampoulé ajoute même à son charme. Articulé comme un lent requiem, le film avance au diapason de la musique omniprésente de Mozart. Si certains puristes continuent de se gausser en voyant ce tableau truffé d’inexactitudes, Milos Forman, l’iconoclaste, peut, sans rougir, paraphraser son héros : « Pardonnez-moi Majesté, je suis un homme vulgaire mais – je peux vous l’assurer – ma musique ne l’est pas ! »
Comment ça se termine ? Jack est dans l’eau, frigorifié tandis que Kate Winsley se trouve seule sur une planche qui aurait facilement pu offrir un refuge à deux personnes… Nan je déconne, évidemment si tu veux savoir la fin, comme d’habitude, tu devras regarder le film de la première clé à la dernière croche. Je ne te garantis pas que cela fera de toi un musicologue avertis mais au moins tu devrais être capable de citer à ta frangine deux trois noms qui sentirons bon le chocolat, viennois bien entendu…
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