Salut, t’es là ? Ça tombe bien… !
T’as un brunch de prévu et t’aimerai épater tes voisins ? Le sujet passe partout c’est le cinéma et je te propose de passer pour une star sans même avoir vu le film…
Cette semaine, Certains l’aiment chaud, un film de 1953 de Billy Wilder. Je suis sûr que tes voisins se laisseront convaincre par un film en noir et blanc ! Eh, tu vas à un brunch alors un peu de cinéma vintage ça va pas leur faire peur !
Je te fais le topo : Fin des années 50, la guerre froide fait rage, le chômage est en hausse et le cinéma se meurt. L’âge d’or Hollywoodien vit ses derniers instants, les réalisateurs de la belle époque tournent leur dernier film et les acteurs vont de mauvais scénario en mauvais accueil critique. Rien ne va plus.
Billy Wilder, réalisateur renommé et à l’apogée de sa carrière a alors l’idée de faire un film pour redonner le sourire aux spectateurs. Un film de gangsters regorgeant d’humour et de facéties. Intitulé Certains l’aiment chaud en attendant de trouver un meilleur titre, le film de Billy Wilder doit d’abord trouver des acteurs. Franck Sinatra est pressenti mais le réalisateur le voit mal passer des journées entières de tournage habillé en femme. En plus, Franck lui pose un lapin lors de leur premier entretien. Les équipes techniques prennent alors l’habitude d’entendre Monsieur Wilder ruminer dans sa barbe un éternel « Ah ces acteurs… »
Pas de films sans tête d’affiche !
Tony Curtis se présente alors pour le rôle. Jeune premier, tout juste sortis du film Les Vikings avec Kirk Douglas, Tony accepte le rôle de Joséphine. Jack Lemmon embarque dans l’aventure et enfile le costume de Daphné et enfin, reste le rôle féminin. Billy Wilder s’arrache les cheveux quand les studios de production lui imposent Marilyn Monroe. Le pauvre avait déjà travaillé avec l’actrice sur le film Sept ans de réflexion et avait juré qu’il ne ferait plus aucun film avec la star. Pas de chance Billy.
Une promenade de santé…
Si le film est un succès commercial et critique, tout ne s’est pas fait sans mal. Marilyn est une actrice capricieuse, lunatique et très difficile à dirigée. Selon Billy Wilder, le plus dur était de la faire venir sur le tournage. Ensuite, il fallait qu’elle soit de bonne humeur, puis qu’elle ai confiance en elle. Toutes ces conditions ne sont pas toujours réunies hélas. Tony Curtis se retient à grande peine de ne pas frapper la jeune femme quand elle recommence une prise pour la cinquantième fois. Billy Wilder a quand a lui eu le temps de lire Guerre et Paix et Les Misérables pendant le tournage. Un mal pour un bien.
Le vrai talent de Marilyn
Malgré cela, l’actrice est une perle rare, elle dégage un charisme à toute épreuve et joue la comédie à merveille. Elle se découvre un talent certain pour l’humour. De bonne humeur, c’est un bonheur de travailler avec elle, de la voir réciter son texte sans la moindre erreur et écouter les avis du réalisateur avec le sourire. Billy aime beaucoup Marilyn ces jours là. Son fameux « Poupoupidou » fut une bien belle surprise pour le réalisateur, un vent de sensualité bienvenue et allant parfaitement avec le personnage de Sugar. Même Tony Curtis en fût subjugué.
Un comédie rayonnante
Tout ne fût pas simple mais le résultat en vaut la peine. Le meilleur film de la carrière de Billy Wilder. Un chef d’œuvre selon les critiques. À la sortie du film, le public rit tellement qu’on n’entend pas la moitié des dialogues.
Mais de quoi ça parle ?
Pour ce qui est de l’histoire, c’est celle de deux joueurs de musique se retrouvant témoins involontaires d’un massacre organisé par la mafia. Les deux jeunes hommes sont reconnus et traqués par des messieurs en vestons, guêtres et mitrailleuses. Leur instinct de survie les poussent donc à fuir la ville, l’état et pour cela à s’engager dans un orchestre féminin. Enfilant robe, bas et talons, Joe et Jerry partent à l’aventure en bien bonne compagnie. Ils deviennent rapidement amis avec Sugar, une femme incroyablement belle mais terriblement timide et naïve.
Nobody’s perfect !
De rebondissements en changement de costume, les deux compères en viennent à vivre une expérience très enrichissante même si difficile. « C’est un sexe totalement différent » s’exclame Jerry. Eh oui, marcher avec des talons n’est pas si facile que ça. En revanche, se faire épouser est une partie de rigolade. Jerry y arriveras mais devra vite dire la vérité à son prétendant. « Je suis un homme » râle-t-il en enlevant sa perruque blonde. « Personne n’est parfait » réplique son fiancé.
Un film à voir !
A partir de là, ne te reste plus qu’à apprécier le film et à suivre les pérégrinations de nos deux musiciens en talons. Vont-ils échapper aux messieurs en vestons, guêtres et mitrailleuses ? Vont-ils trouver l’amour ? Comment ?
Tu penses vraiment que je vais te le dire ?
Si Billy Wilder a pris la peine de garder le secret sur les intrigues du film pendant le tournage, tu penses bien que je ne vais rien te dévoiler de la fin… Oui je sais, ça se fait pas, mais je t’ai promis que tu pourrais te la péter, pas connaître le film sans l’avoir vu !